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Le Portfolio de Michel Mée

Les Tamangs de Thimal

Ethnie tibéto-birmane, originaire du Tibet et peut être de Mongolie, les Tamangs habitent semble-t-il depuis le néolithique les collines centrales du Népal, les régions du Langtang et du Manaslu. Ils sont également dispersés dans tout les pays proche du Népal, Darjeeling, Sikkim, Assam et Nagaland pour l’Inde et aussi en Birmanie et au Bhoutan.

Suite à la conquête Gorkhali du Népal au 18e siècle, les terres détenues par les Tamang furent confisquées et attribuées aux hautes castes, brahmane et Chhetri. Les Tamang devinrent des travailleurs forcés, de quasi-esclaves. A l’époque des Rana, les Tamang furent utilisés comme main-d'œuvre servile par les dirigeants et courtisans.

La population des Tamang au Népal est d’environ 7 % de la population totale du pays. La langue Tamang occupe la cinquième place en nombre de locuteurs et la première place parmi les langues tibéto-birmanes.

Ils sont perçus par les Népalais comme honnêtes, loyaux, doux et aimables. C’est avant tout un peuple d’artistes. Ils sont reconnus comme les meilleurs peintres de tanka et de ce fait, sont sollicités par les monastères jusqu’aux confins du Sikkim et du Bhoutan pour leur maîtrise des techniques picturales traditionnelles. Cependant, de nombreuses années de marginalisation et de discrimination ont entravé le développement tant matériel qu'intellectuel des Tamangs. Incapables de survivre dans leurs collines, les Tamangs, pour la plupart paysans sans terres sont aussi porteurs, rickshaw, manoeuvres ou ouvriers agricoles dans la vallée de Katmandou ou au Teraï.

Les Tamangs sont bouddhistes, mais restent profondément attachés à la tradition prébouddhique bön, ils pratiquent le Chamanisme. Comme les sherpas, et nombre d’autres ethnies des montagnes, les Tamangs pratiquent le bouddhisme nyingmapa — littéralement ancienne école — parfois appelé bonnets rouges, les lamas sont mariés ont des enfants et vivent en famille.

Traditionnellement la société Tamang est dirigée par 6 leaders qui ont chacun des attributs particuliers voir contradictoire, les Tamba, Ganba, Bonbo, Labonbo, Lama et Choho . 

— Le Tamba est le gardien de la culture et joue un rôle très important lors des Mariages.

— Le Lama à la charge des activités liées au Bouddhisme et aux rites mortuaires (Ghewa).

— Le Bonbo doit attirer les faveurs des dieux et les déesses locales et pratique la médecine traditionnelle.

— Le Labonbo (Laptaba) faire vivre l'histoire du clan et de la famille à travers le culte des divinités de clans. 
Chaque Thar, ou sous-groupe, dispose de ses propres divinités, il existe des Labonbos pour chaque sous-groupe.

— Le Choho à charge de rendre la justice et de veiller à la paix, la sécurité et le bien-être dans la société.

— Le Ganba participe à l’ensemble de la vie sociale, politique et religieuse. Il est l’arbitre de la société, et veille à ce que Tamba, Bonbo, Lama, Labtaba, Choho, etc. remplissent correctement leurs fonctions.

Il ya plus d’une centaine de hordes (Thar et sahathar) chez les Tamang, le mariage interhorde est la règle, ce qui ouvre à une grande mixité sociale, et à des rapports égalitaire et de partage sans lesquels la société Tamang n'aurait pas survécu aux conditions d'exploitation proche du servage que leur ont imposé les Indo-Népalais jusqu'à récemment. 

Contrairement à la société hindoue, les femmes Tamang ne prendront pas le nom de famille de leur mari après le mariage. Leur appartenance à la horde de naissances ne change pas. À sa mort, la préparation et l’incinération ne pourront être faites qu’en présence et avec l’autorisation de ses parents.

De nombreuses cérémonies rythment la vie des Tamangs, baptême, cérémonie du riz, de la tonsure, du Sari (Guniu), du mariage et rite funéraire sont encore en vigueur dans la société.

La situation économique désespérée des Tamangs semble loin d’une embellie. Les jeunes hommes rêvent de s’exiler à l’étranger pour travailler. Ce désir enrichit les esclavagistes des temps modernes, qui sous forme d’agence pour l’emploi, les recrutent pour travailler dans les pays du Golf ou en Malaisie, souvent dans des conditions d’exploitation scandaleuses et bien sûres, sans protection sociale.

Les Tamangs rapportent les histoires de compatriotes qui se sont retrouvés dans ces pays, complètement démunis, incapables de communiquer, sans travail ni salaire et sans argent.

Les femmes sont souvent victimes des réseaux mafieux, qui les attirent avec des propositions de travail intéressant, en Inde puis les forcent à la prostitution.

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